Partie II : Vivre et travailler à la maison

Quelle semaine ! Tandis que la semaine dernière, tout était encore permis et nous étions libres de nos mouvements, cette semaine, en revanche, fut bien différente. Le 13 mars 2020 sera sans doute, à l’instar du 22 mars 2016 et de ses attentats, un jour que personne n’est prêt d’oublier. Soudain, tout a changé. Soudain, il nous a fallu nous adapter aux mesures qui nous ont été imposées afin d’aplatir la courbe et d’éviter d’engorger le système de santé. Et nous nous exécutons massivement – une docilité dont nous pouvons nous targuer.

Pourtant, cet isolement physique n’est qu’un maigre sacrifice comparé aux efforts fournis par le personnel soignant de nos hôpitaux. Car pour eux, la semaine à venir est cruciale. Une semaine durant laquelle nous espérons que nos efforts conjoints de « rester chez nous » – dixit Maggie De Block – auront valu la peine. Nous espérons des résultats encourageants, avec une courbe des admissions hospitalières qui stagne, s’aplatit puis diminue. Nos prestataires de soins, eux, sortent tous les jours de chez eux pour se rendre au front. Sans aucune idée de ce qui est encore à venir. Prêts à braver la tempête. C’est une force mentale et physique colossale qui est exigée d’eux. La Belgique entière sort pour eux les draps blancs, et sa population les applaudit chaleureusement : un gage de gratitude certes modeste, mais ô combien mérité.

La première semaine du confinement modéré fut agitée, une sacrée claque économique. Les frontières se sont fermées aux déplacements non essentiels, les compagnies aériennes ont supprimé tous leurs vols, et plusieurs usines ont suspendu leur production pour cause de manque d’effectifs ou de matériel.

Chez nous aussi, quelques collègues se retrouvent temporairement sans travail alors que certains clients cessent à leur tour toute leur activité. Les pouvoirs publics ont par conséquent assoupli leur réglementation autour du chômage temporaire. Notre perte de pouvoir d’achat s’en retrouve ainsi en partie atténuée. Cela nous permet à nous, employeurs, de maintenir la tête hors de l’eau et de garder tout le monde à bord, pour que nous puissions bientôt repartir de plus belle. 

Le bon côté des choses, c’est que 80 % des employés de Cronos sont encore au travail. Nous parvenons même à signer de nouveaux contrats et de nouveaux projets. Plusieurs de nos entreprises reçoivent encore davantage de questions et de travail. Nos vendeurs restent activement à la recherche de projets, et les vendent depuis chez eux avec succès. Nous et nos clients respectons encore et toujours toutes nos échéances. Waouh ! Et de ça aussi, nous pouvons être fiers.

La situation évolue jour après jour. « Semaine deux » d’une situation nécessaire : travailler chez soi, vivre chez soi !

Nous aspirons tous à un équilibre entre travail et enseignement à domicile. Il s’agit d’un véritable défi pour nous tous, moi y compris ! Je suppose ne pas non plus être le seul à avoir remarqué que l’un des effets secondaires du télétravail est de travailler de six heures du matin à dix heures du soir. Je vous conseille donc d’appréhender le télétravail comme une structure fixe, exactement comme lorsque vous vous rendez « normalement » au bureau. Faire des heures supplémentaires à cause d’un faux sentiment de responsabilité ou pour garder le contrôle est contre-productif. Nous travaillons ensemble de chez nous, peut-être entouré de nos enfants et de notre conjoint. N’oubliez pas que ces événements sont très étranges aussi pour eux, et qu’ils ont tout autant besoin d’un temps d’adaptation. Ils s’interposent dans votre travail, au sens propre comme au figuré. Cela mène souvent à des situations cocasses voire gênantes, comme lors d’appels (vidéo), par exemple. Mais c’est comme ça, cela peut arriver. Votre interlocuteur ne vous en tiendra jamais rigueur. Vos clients/collègues/fournisseurs/… à l’autre bout du fil sont confrontés à la même situation. Rire ensemble aux pitreries de votre enfant est bien mieux que de s’évertuer à les cacher ou à les éviter. Cela vous donnera de l’énergie au lieu de vous en coûter.

Nous sommes tous à la recherche de notre rythme personnel. Donnez du temps à vous-même ainsi qu’aux autres. Ne prenez pas plus de responsabilités que ce dont vous êtes capable. Ne minimisez pas vos besoins personnels car vous ne les estimez pas assez importants. Il est normal de ressentir la peur, la colère, le stress ou la tristesse, et de chercher à les canaliser. Parlez-en lors des « pauses café » virtuelles. N’hésitez pas à vous demander de l’aide les uns aux autres si vous en avez besoin. Prenez régulièrement des nouvelles les uns des autres. Essayez d’établir des liens sociaux entre vous, et de garantir la sécurité les uns des autres. C’est ainsi que nous y arriverons.

Ne faisons pas non plus l’erreur de croire que nous nous élancerons dans notre ancienne routine avec la souplesse d’un jeune cabri, car ce serait se bercer d’illusions. COVID-19 nous pousse – bien plus qu’Adélaïde Charlier ou Greta Thunberg – à repenser la manière dont nous organisons notre société d’aujourd’hui et de demain. Notre sensibilisation au COVID-19 est, elle aussi, peu à peu en train de changer, et à raison. Là où la plupart d’entre nous relativisait, voire minimisait ce virus la semaine dernière encore, notre réflexion du présent et de l’avenir avance lentement, à tâtons, mais à juste titre. La communication médiatique et l’analyse brute des médecins et des infirmiers qui regardent la réalité dans le blanc des yeux y sont pour beaucoup. Ils sont animés par l’angoisse de nombreux choix déchirants en perspective. Nous, nous restons massivement chez nous, nous adaptons notre style de vie. Il s’agit là de la plus grande contribution qu’il nous soit donnée d’offrir pour surmonter cette crise sanitaire.

Il y a de l’espoir. L’histoire nous a bien assez montré que souvent, le phénix renaît de ses cendres. Bientôt, nous rêverons d’un tournant dans notre histoire, d’un éveil collectif vers un monde meilleur. Un monde où l’humain vit d’un esprit plus créatif, d’une existence plus saine, attentif à ce qui compte vraiment afin de toujours encourager l’équité.

Les individus prennent des initiatives percutantes et solidaires tous les jours.

Vous n’avez rien à faire, vous tournez en rond ou vous voulez simplement apporter votre pierre à l’édifice ?

Alors, jetez un œil sur www.hulpvoorhelden.be ou www.vlaanderenvrijwilligt.be

Si vos enfants ne savent pas comment s’occuper en ces heures casanières, rendez-vous sur : https://www.doublegum.be/samen-creatief/samencreatief-home

Indiville.be, un bureau louvaniste, mène une recherche sur l’impact social et mental du coronavirus. N’hésitez pas à y participer. https://indiville.be/online-onderzoek-naar-sociale-en-mentale-impact-coronacrisis/

Gardez le contact, et prenez soin de vous.

#FlattenTheCurve #socialdistancing #takecare # ensemblecontrelecorona

Take care & be safe,

Wim

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